31 oct. 2016

"Billie Holiday - Sunny Side": un hommage touchant à la diva du jazz

(c) Denis Rion
Pour ce spectacle qu'elle a écrit et mis en scène, Naïsiwon El Aniou s'est inspirée à la fois de l'autobiographie de Billie Holiday ("Lady sings the blues") et des textes de ses chansons. Un récit, assorti d'extraits d'enregistrements originaux.
Ici, le propos n'est pas de réinterpréter les succès de la chanteuse, mais de marcher (et danser) dans ses pas. Depuis son enfance cabossée, ses rapports avec une mère incapable de lui rendre son amour, sa quête du père, ses amours chaotiques avec des hommes souvent violents. Sans oublier les séjours en prison, le racisme, la drogue et l'alcool. "Une femme fatale dans le sens où la fatalité s'en était prise à elle dès le départ et ne l'avait jamais quittée..." écrira Françoise Sagan pour expliquer la douleur contenue dans cette voix qui demeure l'une des plus bouleversantes de l'histoire du jazz et du blues.
Quant au titre, il rappelle qu'à cette époque, le côté ensoleillé des rues était réservé aux noirs, les blancs bénéficiant du côté ombragé, plus rafraîchissant.
Entre deux pas de danse africaine, Naïssiwon prend la pose pour des séances photos, prépare un ragoût de haricots rouges, se pare de perles et de fleurs de gardénia, évoque cette tendre amitié avec le saxophoniste Leister Young qui la baptisera "Lady Day, la rencontre avec Orson Welles... Même si on se perd parfois dans la multitude d'accessoires sur scène, on se laisser emporter par cette évocation sensible et émouvante de la vie de Billie Holiday.

Jusqu'au 26 novembre 2016, les vendredis et samedis à 19 h 30 à la Folie Théâtre, 6, rue de la Folie Méricourt, 75011 Paris. 
Tél.; 01 43 55 14 80. Prix; 20 € et 15 € (tarif réduit). http://www.folietheatre.com/







6 oct. 2016

Cirque Le Roux: des virtuoses hors normes

Dès les premières minutes, le public est averti par un bandeau défilant en fond de scène: "toute ressemblance avec un spectacle existant ou ayant existé ne serait que pure coïncidence..."
De fait, avec cette création baptisée "The Elephant in The Room", le Cirque Le Roux bouscule tous les stéréotypes du genre. Point de piste, de M. Loyal, de trapèze ou de clown mais un décor qui semble tout droit sorti d'un film noir des années 30. Et une intrigue qui met en scène Miss Betty (Lolita Costet), le jour de son mariage, son mari Mr Barack (Yannick Thomas), un serveur loufoque (Grégory Arsenal) et un dandy pique-assiette (Philip Rosenberg).
Réunis dans un salon à l'atmosphère sombre et feutrée, le quatuor devise (en anglais et en français), flirte, intrigue, s'amuse, tout en buvant du champagne. Puis les acrobaties commencent et on retient son souffle devant ces corps qui se frôlent, s'entremêlent dans une esthétique glamour, voire terriblement sexy.
(c) Francesca Torracchi
Sur des musiques originales d'Alexandra Streliski, le quatuor se livre à une succession de performances de haut vol: claquettes, main à main, échafaudage humain, figures acrobatiques sur un canapé... Seule concession au monde circassien, un mât dressé sur scène, sur lequel ils effectuent des numéros vertigineux.
Il flotte aussi dans l'air une histoire de poison... mais on ne vous en dira pas plus car il faut absolument découvrir ce spectacle qui fusionne avec une audace rare les arts visuels, le cirque et le cinéma.


Du mardi au samedi, à 19 heures, jusqu'au 31 décembre 2016, à Bobino, 14-20, rue de la Gaîté, 75014 Paris. Tél.: 01.43.27.24.24. Tarifs: de 23 à 53 €. http://www.bobino.fr/