15 oct. 2015

Véronique Sanson: rayonnante !

(c) Christian Meilhan

Il y a des instants de grâce dans cette drôle de vie, des moments où l'on se souvient du fameux "T'es pas cap !" de notre enfance. Ce défi lancé avec insolence et que l'on se promettait de relever, un peu fébrile quand même. Cette même fébrilité que l'on ressent lorsque Véronique Sanson attaque son spectacle avec "Vancouver" a cappella. Le timbre semble encore un peu fragile. Le trac sans doute... Pourtant après 11 concerts sold out à l'Olympia au printemps dernier, une dizaine de festivals et deux magnifiques soirées il y a quelques jours au Palais des Sports, la chanteuse a prouvé qu'elle était cap ! Cap de terrasser ses vieux démons et de reprendre la route comme un petit soldat. Arborant son éternel uniforme: veste à franges et pantalon en cuir, elle nous ramène dans ses "Années Américaines". Des années qui furent incroyablement fécondes avec des titres tels que "Le Maudit", "Monsieur Dupont", "Je suis la seule", "Tu sais que je t'aime bien", "Bernard's Song (il est de nulle part)", "On m'attend là-bas", "Étrange Comédie", "Alia Souza", "Bahia"... 
A ses côtés 2 choristes et 8 musiciens, parmi lesquels les fidèles : Basile Leroux à la guitare, Dominique Bertram à la basse, le trompettiste Steve Madaio...
Dès le morceau "Féminin", la chanteuse retrouve ce vibrato particulier, cette capacité de nous toucher avec des morceaux nostalgiques et de nous emporter, comme en apesanteur, dans des refrains plus joyeux. Et on lui pardonne évidemment de prendre quelques libertés avec le thème des années américaines, rien que pour le plaisir d'entendre "Besoin de personne" ou "Drôle de vie".
Rayonnante,  pratiquant un humour que l'on devine salvateur, Véronique Sanson raconte l'histoire de certaines chansons. Notamment celle qu'elle reprend avec son fils Christopher Stills (qui assure sa première partie) et qui parle du papa !
Puis l'émotion s'installe lorsqu'elle se pose au piano pour plaquer les premiers accords de "Ma révérence" avant d'atteindre des sommets avec "Je me suis tellement manquée".  L'interprétation est bouleversante de vérité, de pudeur aussi. Difficile d'ignorer la larme qui menace de perler à l'écoute de sa voix, à la fois puissante et vibrante, qui confesse: "Dommage qu'il faille qu'on triche avec tous nos chagrins. Je m'étais tellement trahie...".
 Durant plus de deux heures, "Véro" porte le spectacle de bout en bout, avec une énergie époustouflante, comme un boxeur qui reprend possession du ring. Et elle nous laisse tout simplement K.O !

En tournée: au Zénith de Montpellier (le 15/10), au Zénith de Pau (le 17/10), au Zénith de Dijon (le 4/11), au Zénith de Saint-Etienne (le 5/11), Salle 3000 à Lyon (le 6/11), au Théâtre de Beausobre (le 7/11), au Micropolis de Besançon (le 12/11), à l'Axone de Montbéliard (le 13/11),....au Zénith de Nancy (le 20/11), au Palais des Congrès de Strasbourg (le 21/11)... Forest National de Bruxelles (27/11)...