7 oct. 2014

La virtuosité vocale de Cinq de Cœur: un atout imparable

(c) Charlotte Spill
Comme le Quatuor ils puisent dans un vaste répertoire qui va du classique au rock en passant par le lyrique, la variété ou le jazz. Mais alors que leurs illustres aînés sont des musiciens accomplis…eux n’ont pas d’autre instrument que leur voix ! Cinq plus exactement : deux sopranos, une alto, un ténor et un baryton. Après « Chasseurs de Sons » et « Métronome » Cinq de Cœur présente son nouveau spectacle « Le concert sans retour », mis en scène par Meriem Menant, (alias Emma la Clown). Coincé dans un programme romantique allemand, le quintet ne tarde pas à se saborder, jetant aux orties robes longues et smokings noirs, pour s'échapper vers des contrées plus souriantes. Une boule à facettes apparaît alors sur scène, donnant le ton d’un concert totalement débridé où les partitions de Saint-Saëns, Brahms et Bizet croisent le fer avec des titres de Léo Ferré,  Scorpions, Simon & Garfunkel, Francis Lopez,  Mylène Farmer, dans des joutes musicales de haute portée ! On salue au passage l’arrivée de deux nouvelles recrues : Hélène Richer et Fabian Ballarin. La première, membre fondateur de la Compagnie Soleil de Nuit, rayonne littéralement sur scène tandis que le second, adepte de la beatbox, nous enchante dans le rôle du rockeur-séducteur. Les « anciens » Pascale Costes, Sandrine Mont-Coudiol et Patrick Laviosa sont toujours excellents. On regrettera peut-être l’absence de décors qui auraient pu ajouter quelques touches de folie, mais les fidèles, et ils sont nombreux, vous diront que leur virtuosité vocale est leur plus bel atout...
Annie Grandjanin

Du mercredi au samedi à 21 h, mat. dim. à 17 h, au Théâtre le Ranelagh, 5, rue des Vignes, 75016 Paris. Tél. : 01.42.88.64.44. www.theatre-ranelagh.com

1 oct. 2014

Jean Guidoni: "Avec Leprest, j'ai retrouvé le plaisir et l'envie".

(c) Chloé Jacquet
Après le spectacle  « Où vont les chevaux quand ils dorment  », Jean Guidoni s’offre un nouveau voyage dans la poésie d’Allain Leprest avec « Paris-Milan ». Un bel album de chansons inédites, mises en musique par Romain Didier, dans lequel il donne notamment la réplique à Juliette sur « Trafiquants ».  Rencontre avec l’artiste avant son retour attendu sur la scène du Théâtre de la Ville.
Comment est née l’idée de cet album ?
Le producteur Didier Pascalis m’a dit qu’il avait 3 textes inédits d’Allain et il m’a demandé si je voulais les enregistrer. Puis, il m’a rappelé pour me dire qu’il y en avait davantage et qu’on pouvait faire un disque. A l’époque, j’avais d’autres projets mais je n’ai pas réfléchi et j’ai dit oui tout de suite. J’avais déjà baigné dans cette atmosphère avec le spectacle « Où vont les chevaux quand ils dorment » que j’ai chanté avec Yves Jamait et Romain Didier. Il y a chez cet artiste quelque chose d’universel. Chacun peut se prendre son Leprest !
Il a pourtant eu une reconnaissance tardive, voire posthume ?
Cela me fait râler qu’il ne soit pas reconnu à sa juste valeur. C’est une grande injustice car c'était un vrai poète. Je le compare un peu à Prévert. Pour moi, c’est aussi grand. A la lecture de ses textes, j’éprouve  la même émotion que celle que j’ai eue avec Pierre Philippe. J’ai retrouvé le plaisir et l’envie.
Tu ne souhaites pas que l’on parle d’hommage ?
Je n’aime pas trop cette idée.  J’ai eu envie de faire ce travail, comme s’il était encore là, dans le respect de l'homme et de l'artiste. C'est pourquoi, je n'ai pas voulu interpréter des chansons trop intimement liées à sa vie.
Tu l’avais déjà rencontré ?
Oui. La première fois, nous avions été invités par Yves Mourousi pour un gala au profit des infirmières. Et la dernière fois que je l’ai vu, c’était lors d’un co-plateau au festival d’Aubervilliers. Nous avions une manière différente d’aborder ce métier. Je ne suis pas sûr qu’il aimait la scène autant que moi. Il était plus bohème.
On sent une belle complicité dans le duo avec Juliette sur « Trafiquants » ?
Nous avions déjà chanté ensemble « La chasse à l’enfant » de Prévert. Juliette est quelqu’un qui fait  partie de ma famille !
Peux-tu nous parler de ce nouveau spectacle ?
Le répertoire sera évidemment en grande partie celui de l’album « Paris-Milan », avec quatre de mes anciennes chansons dont « Djemila » et « Je marche dans les villes » et d’autres d’Allain qui ont surtout été interprétées par Romain Didier. Je serai accompagné de quatre musiciens dans une mise en scène de Gérard Morel avec qui j'ai déjà eu le plaisir de travailler.
Pourquoi as-tu choisi la chanson « Paris-Milan » pour le titre de l’album ?
J’aime bien cette idée d’un voyage simple, sans bling-bling, un peu à l’image d’une humanité en désarroi. Et ce refrain dans la chanson qui dit : « horizontalement le sablier ne sert à rien, c’est renversant… ». J’ai toujours été touché par la manière dont il maniait le verbe et les mots. La grandeur d’Allain Leprest est tellement humaine…
Peut-on espérer un prochain spectacle de Guidoni chantant Guidoni ?
Le projet est toujours là mais j’ai de plus en plus de mal à accoucher de nouvelles chansons…
Propos recueillis par Annie Grandjanin

Le 14 octobre, à  20 h 30, au Théâtre de la Ville, 2, place du Châtelet, 75004 Paris. Tél. : 01.42.74.22.77. www.theatredelaville-paris.com

Album « Paris-Milan » (L’Autre Distribution), sortie prévue le 13 octobre.