26 juin 2014

Bénabar: «Je n’ai jamais cherché à être quelqu’un d’autre ! »

(c) Levillain/Kovalsky
Trois ans après « Les bénéfices du doute », Bénabar a repris le chemin des studios pour enregistrer l'album « Inspiré de faits réels » dont la sortie est prévue le 25 août prochain. Douze chansons dans lesquelles on retrouve son goût et son talent pour raconter des tranches de vie  poétiques ("Le regard", "Les couleurs", "Belle journée"), drôles ("Gilles César", "Coming In",) et tendres ("Titouan"). Rencontre avec un artiste qui a conservé la simplicité de des débuts. A l'époque où il chantait avec "ses associés".
Peut-on se fier au titre de l’album ?
Tout est quasiment autobiographique. Et si ce n’est pas moi, c’est assumé. Je dirais même que c’est revendiqué. On m’a parfois reproché de trop m’attacher au quotidien. Là, j’enfonce le clou !
Ton album précédent s’est un peu moins vendu, non ?
Je comprends tout-à-fait qu’il y ait des disques plus ardus, intermédiaires. Cela ne me fait pas peur, du moment que ça repart !
Tu ne te sens pas « d’occase », comme tu le chantes dans « Paris By Night » ?
J’ai toujours la pêche quand je sors un disque ! Et celui-là est joyeux, plutôt lumineux. On a bien travaillé avec les musiciens qui m'accompagnent en tournée. Je n’ai pas cherché à trouver une couleur. C’est la raison pour laquelle je n'ai pas pris de réalisateur.
La chanson « La forêt » n’est pas vraiment joyeuse ?
Cela faisait un moment que je voulais évoquer le côté psychanalytique des cauchemars de l’enfance. Ces angoisses que tu peux ressentir dans le noir, dans un environnement où tout semble hostile.
Rien à voir avec le petit côté Broadway de « Sur son passage » ?
C'est vrai qu'on s'attend presque à me voir descendre un escalier, entouré de girls. C'est un de mes fantasmes !
Avec « Coming In », tu abordes la discrimination à l’envers ?
Prendre le contre-pied permet de parler de l’homosexualité avec humour. L’égalité passe aussi par là...
Tu as eu de bonnes critiques pour tes premiers pas au cinéma. D'autres projets ?
J'ai eu la chance du débutant ! Cela m'a beaucoup plu mais j'ai du refuser d'autres propositions. Je suis toujours sur les routes et c'est compliqué de bloquer plusieurs mois pour un tournage. Je me prépare pour le Palais des Sports au début de l'année prochaine et une tournée des Zénith de France. Nous allons lancer un pack famille à 100 € pour 4 personnes. Comme beaucoup d'artistes de ma génération, je milite pour que le prix des places reste accessible au plus grand nombre.
Avec ce nouvel album, tu confirmes également ton attachement à la chanson française ?
J'ai toujours défendu la chanson française et le côté chanteur populaire. Un peu en dehors du culturellement correct tout de même ! Je n'ai  pas eu le fantasme gainsbourien de faire un album de reggae. Même si je trouve cela très bien. Paradoxalement, avoir été la cible de toute une frange de journalistes et de chanteurs en vogue, cela m’a aidé à me situer. J'assume la constance d'être dans le même sillon et de ne copier personne. Je n'ai jamais cherché à être quelqu'un d'autre...
Propos recueillis par Annie Grandjanin

Album « Inspiré de faits réels » (Jive/Epic). Sortie le 25 août.
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2 juin 2014

Le monde selon Ernest

(c) DR

Sur scène, le chanteur apparaît en redingote et chapeau haut-de-forme dans un décor qui emprunte à l’imaginaire de Jules Verne et aux personnages de Tim Burton. Les instruments sont customisés et les musiciens portent d'étranges patronymes tels que Le Marin Mary, Docteur Wetterer, Le Barbier Bernhardt... Dès les premières notes, on entre dans l'univers fantasmagorique d'Ernest, un auteur- compositeur qui confesse sa passion pour le XIXème siècle, les impressionnistes, Gainsbourg et Hans Christian Andersen ! L'écrivain danois lui a en effet inspiré les chansons de l’album « Les Contes Défaits ».  Ainsi, de « L’Epouvantail » à « La p’tite aux allumettes » en passant par « Les cygnes sauvages », il nous raconte, d'une voix puissante et légèrement éraillée, des histoires à la fois poétiques et cyniques où l'on croise Boucle d'Or et la petite sirène, où les petites filles se réchauffent avec du crack, où la princesse au petit pois attend son prince charmant retenu sous d'autres draps...
 On aura beau chercher des filiations, l'artiste ne ressemble décidément à personne. Et ce n'est pas la moindre de ses qualités ! Après une  reprise réussie d'Elisa" de Serge Gainsbourg, il annonce une chanson drôle sur ce sentiment d'être moyen ("La valse des moyens"). Aucune crainte pour Ernest qui ne devrait pas tarder à jouer dans la cour...des grands !
Annie Grandjanin

Le 13 juin, à 22 heures, au Sentier des Halles, 50, rue d’Aboukir, 75002 Paris. Tél. : 01.42.61.89.90. Places : en prévente 11 €, sur place 13 € et adhérent 10 € ; www.lesentierdeshalles.fr. Et le 25 septembre, à 20 heures, aux Trois Baudets, 64, bd de Clichy, 75018 Paris.

Album « Les Contes Défaits » (L’Autre Distribution) ‘