31 oct. 2013

Serge Hureau : "la chanson est un objet qui rassemble"



(c) Pascal Lafay
On se souvient de ses excellents spectacles « Gueules de Piaf », « Au bon petit Charles » « Les habits du dimanche »…Des habits, Serge Hureau en a endossé quelques-uns depuis ses débuts : chanteur, comédien, professeur au Conservatoire National d’Art Dramatique où il enseigne la chanson, metteur en scène, fondateur en 1990 du « Hall de la Chanson »… Depuis que ce dernier s’est installé, au printemps, dans le Pavillon du Charolais à la Villette, il est devenu le dirlo, comme il se nomme lui-même, de ce théâtre de 140 places consacré à la chanson, du Moyen Âge à nos jours. Au programme : spectacles, concerts, installations sonores, conférences chantées… mais aussi des stages de formation, en partenariat avec l’Education Nationale. « Les musiques actuelles ont un avenir et un passé » confie-t-il. « Il y a quelques jours, nous avons proposé un spectacle sur  la chanson et Jean Cocteau, qui était fou de jazz. Il a écrit pour Marianne Oswald, « l’ancêtre » des slameurs ! ». Et ce sont toutes ces références et anecdotes sur le patrimoine qu’il connaît si bien qui font le régal des jeunes de l’Ecole Supérieure de Musique qui viennent ici. A découvrir, dès le 11 novembre,  « Parade Fauve », une création sur les chansons de la Grande Guerre. « Des textes intimes des poilus qui parlent du manque d’hygiène et d’amour, du désir, de la peur… ». Toujours en novembre, Mona Heftre et Michel Hermon interpréteront en alternance des titres de Léo Ferré. Des spectacles appelés à tourner dans toute la France.
« Nous, ce que l’on veut, c’est apporter un point de vue, un angle, un regard » ajoute Serge Hureau. Ainsi, il rappelle le sort peu enviable des femmes dans les chansons réalistes, la récupération par le folklore enfantin de morceaux pour adultes comme « Ah, vous dirais-je maman » ou encore le fameux «  Malbrough s’en va-t-en guerre ». «Une chanson adorée des enfants, qui parle de mort et de deuil. Mais qui a, en ce sens, une fonction éducative ». Et d’ajouter : «  la chanson est un objet qui rassemble. Elle est l’illustration d’une époque, d’une génération. D’ailleurs,  les anglais ne disent pas patrimoine, mais héritage ! »
(c) Pascal Lafay
Un héritage qu’il s’attache à transmettre et partager, avec une esthétique contemporaine, en insistant sur l’importance du métissage « Plus nous sommes mélangés, plus nous sommes cultivés !  Il faut des Peter Gabriel à la chanson française ! »
Annie Grandjanin

Le Hall de la Chanson, Pavillon du Charolais, Parc de la Villette, 211, av. Jean-Jaurès 75019 Paris. Infos et réservations : 01.53.72.43.01. Par mail : reservation@lehall.com 
site : www.lehall.com 

26 oct. 2013

Yodelice sort les riffs...


(c) Yann Orhan
Toujours coiffé d’un chapeau melon surmonté d’une plume, barbu et arborant un maquillage sur la joue, le chanteur semble tout droit sorti d’un film de Tim Burton, genre Johnny Depp dans « Charlie et la chocolaterie ». Un accoutrement singulier qui n’est pas la moindre des particularités du chanteur qui, à ses débuts, a notamment composé pour Jenifer et les L5 ! Quant à ce patronyme prometteur de voluptés ? « J’ai composé en Espagne, dans une maison qui s’appelait Yodelice. J’ai gardé ce nom qui me plaisait » expliquait Maxim Nucci  (son vrai nom) lors de la sortie de l’album « Three of Life », consacré par une Victoire de la Musique en 2010. Ancien étudiant (guitare et piano) du Music Institute of Technology de Londres, l’artiste affiche volontiers son goût pour la culture anglo-saxonne. « J’ai grandi avec elle. Chanter en anglais s’est imposé à moi, sans calcul. Je fais de la pop décomplexée ! » confiait-il alors. Après le réussi « Cardioid » Yodelice revient avec « Square Eyes »,  enregistré à New York avec son vieux complice  Xavier Caux (ingénieur du son) et le batteur Patrice Renson (Salif Keita, M…). Un nouvel opus dont les mélodies pop s’enrichissent cette fois de solides riffs rock avec des titres comme « Fade Away » ou « I Workship You ».
Annie Grandjanin

Album “Square Eyes” (Mercury /Universal), sorti le 21 octobre
En concert les 20, 21 et 22 janvier 2014 à la Cigale, 120 boulevard Rochechouart, 75018 Paris. Tél. : 01.49.25.89.99. http://www.lacigale.fr/

7 oct. 2013

Tout est bon chez Juliette !


Qu’elle nous invite à partager son « festin »,  nous ouvre sa boîte à « Bijoux & Babioles » ou nous embarque dans la Fantaisie Héroïque de « Mutatis mutandis », on a toujours eu pour Juliette les yeux de Chimène. Alors, quand elle lève le voile sur « Nour », on déchire l’enveloppe de ce nouvel opus avec la fébrilité d’un gamin le soir de Noël. Et, une fois de plus, la chanteuse est à la hauteur de notre attente. De la petite valse nostalgique d’« Au  petit Musée » qui présente ces collections qui ne valent pas un rond au tonitruant « Belle et Rebelle » en passant par les vaines tentatives de la  « Veuve Noire » pour se débarrasser d’un encombrant mari, les accents hard-rock de  « l’Eternel féminin » ou l’émouvante « Petite robe noire » qui dénonce en filigrane les violences conjugales, Juliette nous bouscule et nous transporte dans son univers fantasque, féroce et tendre. On s’amuse aussi lorsqu’elle tord le cou aux comptines enfantines avec «  La légende » (écrite par Jacques Faizant) ou revisite le chant marin dans « Jean-Marie de Kervadec » sur un texte signé François Morel. Insolente, elle s’autorise même un exercice assez scabreux en vantant les délices des « Doigts dans le nez ». « Cela faisait longtemps que j’avais envie de donner à un album mon nom de famille. Parce que je ne suis « connue » que par un prénom » confie-t-elle. Nour qui signifie Lumière de la religion est la première partie de Noureddine, un nom hérité d’un grand-père kabyle. Il est aussi et surtout, le titre phare de l’album. Une chanson qui irradie l’humanité et la tolérance pour ceux qui, lorsque la petite flamme devient vacillante, demandent le droit d’éteindre eux-mêmes la lumière…
Annie Grandjanin

« Nour » (Polydor/Universal)



4 oct. 2013

Le succès des Divalala

(c) My Marin
Plébiscitées par le public, les "Chansons d'amour traficotées" de ces trois demoiselles aux allures de divas, reviennent à l'affiche. L'occasion de voir ou revoir un spectacle qui mêle humour, émotion, charme et performances vocales (voir papier du 23 janvier dernier). 

Du 17 octobre 2013 au 4 janvier 2014, les jeudis, vendredis et samedis, à 20 h, à l'Essaïon, 6, rue Pierre au Lard, 75004 Paris. Tél.:01.42.78.46.42. www.essaion-theatre.com