21 mars 2013

La Grande Sophie: au sommet


Rares sont les artistes qui se révèlent aussi enthousiasmants sur albums que sur scène ! La Grande Sophie fait partie de ces chanteuses que l’on peut écouter,  avec un égal bonheur (et en boucle !), lové sur un canapé ou debout dans une salle surchauffée !
(c) Audoin Desforges
C’était le cas hier, à la Cigale, pour sa dernière escale parisienne, avant de reprendre la route. Durant presque deux heures, cette ancienne élève des Beaux Arts a montré toute la palette de ses talents. Tour à tour, émouvante, enjouée, nostalgique, alternant chansons et morceaux rock, la Grande Sophie a assurément fait bien du chemin depuis l’époque où elle mitonnait ses histoires de filles rigolotes et mélancoliques dans sa cuisine ! Issue du circuit alternatif, elle s’est frottée à tous les publics et y a gagné une maîtrise et une exigence qui la placent aujourd’hui dans la cour des grands. Eclairée par de belles projections en fond de scène, elle a  repris quelques-uns de ses succès comme « Du courage »,  mais aussi et surtout des titres de son dernier  opus « La place du fantôme », sacré meilleur album de l’année lors des dernières Victoires de la Musique. Nous, on lui décernerait volontiers aussi celle du concert le plus électrisant de la saison ! A noter également un joli duo avec Ornette sur "Laisse-tomber les filles" (une chanson écrite par Gainsbourg pour France Gall). Le public a réservé une ovation à cette artiste qui, sur de belles mélodies aux sonorités anglo-saxonnes, a évoqué ses fantômes : ceux des amours fantasmées, des amis disparus, du temps qui abîme et qui file…Et lorsqu’en rappel, elle chante « Je ne changerai jamais » (extrait de « La Suite »), on ne peut qu’applaudir !
Annie Grandjanin

En tournée :  le 28 mars au Théâtre Municipal de Seclin, le 29 mars au Mans (Festival LM Cité chansons), le 30 mars à la Maison de la Culture de Nevers. En avril : le 5 à l’Espace Jeliote d’Oloron Sainte Marie, le 6 au Festival Elfondurock de Marcoussis,  le 19 au Théâtre des Sablons de Neuilly (Festival Chorus des Hauts-de-Seine), le 27 au Festimai de Tarnos…

4 mars 2013

Les Fouteurs de Joie : pari tenu !


Dans un décor assez sobre, éclairé de quelques guirlandes de lampions qui donnent à l’ensemble un petit air de fête foraine,  les cinq complices se présentent tout d’abord comme des musiciens. De véritables touche-à-tout puisqu’ils jouent de la guitare, du ukulélé, de la contrebasse, du banjo, de la clarinette, du tuba, du saxophone, de la guitare manouche, de la scie musicale…
Mais au-delà de ce réel talent  pour passer d’un instrument à l’autre, ils proposent un répertoire singulier, à la fois déjanté et un brin militant. Que ce soit pour défendre l’ouvrier opprimé, les mecs largués, les douceurs du « Rocking chair » ou les bienfaits de « L’andouillette » sur fond de rock endiablé ! En un peu plus d’une heure ils passent ainsi de l’humour trash des « Enfants de la centrale » à l’éloge décalée de « Oh mon patron » tout en s’autorisant de beaux moments de tendresse avec « Elisabeth » et le touchant « Sortie d’usine ». Sans oublier, un clin d’œil aux Moody Blues avec une version très personnelle et irrésistible du fameux « Nights in White Satin ». Des titres qui figurent pour la plupart sur leur dernier album « La Belle Vie » (sorti le 4 mars). Au final, ces saltimbanques remarqués dans de nombreux festivals de rue, entonnent, la main de cœur, un hymne sous forme de confession : « We are not The Rolling Stones, we are not Metallica, we are not Yvette Horner ». Ce qu’ils sont ? Des saltimbanques qui portent un regard ironique, cocasse et sensible sur le monde, sans jamais se prendre au sérieux. Et, incontestablement, ces Fouteurs de Joie tiennent leurs promesses…
Annie Grandjanin

Tous les lundis à 20 h 30 (et à 21h30 chaque dernier lundi du mois), jusqu’au 24 juin. Au Grand Point Virgule, 8 bis, rue de l’Arrivée 75015 Paris. Tél. : 01 42 78 67 03.