24 janv. 2013

Qu'est-ce qui fait courir Michel Jonasz ?


On l’aime comme un copain d’enfance avec qui on aurait joué aux billes en bas de son logement HLM. à Drancy. On l’a suivi au Golf-Drouot, dans sa « Boîte de jazz », rêvé d’être sa super nana, partagé sa peine en se repassant en boucle « Dites-moi » ou « Je voulais te dire que je t’attends ». On l'a écouté nous raconter la fabuleuse histoire de Mister Swing. Avec lui, on a même cherché où pouvaient bien aller les nuages…  

(c) Stéphanie Vivier
Bien sûr, le phrasé est moins net mais le timbre est toujours aussi prenant. Et les années n'ont pas émoussé ses facéties de gamin qui s'amuse du temps qui passe. Car chez Jonasz, la nostalgie n'est jamais larmoyante. Pour preuve, ses récents concerts au Casino de Paris qui clôturaient sa tournée autour de l’album « Les hommes sont toujours des enfants ». Subtilement éclairé, accompagné de deux choristes et de trois excellents musiciens : Guillaume Poncelet (claviers et trompette), Stéphane Edouard (percussions) et Jim Grandcamp (guitare), il s'est lancé dans des chorégraphies énergiques sur des notes de salsa, de rock, de jazz,…a repris "Hoochie Coochie Man"de Muddy Watters, chanté "Les Fourmis rouges" avec son public et enchaîné des anecdotes tendres et délirantes comme son imitation du Général de Gaulle déclamant « Viens poupée, viens danser le twist ». Au final, entouré par le groupe vocal Tale of Voices, il a ressuscité « Du blues, du blues, du blues »...
L'année 2013 s'annonce chargée pour Michel Jonasz puisque le DVD de la tournée devrait sortir au printemps et qu'il promet pour novembre une série de concerts piano-voix avec son complice Jean-Yves d’Angelo. Il est également à l’affiche de « Rue Mandar » avec Sandrine Kiberlain et Richard Berry. Le film d’Idit Cebula, sorti le 23 janvier dernier.
Annie Grandjanin

20 janv. 2013

Les délires musicaux d'Alain Bernard

Dans les années 80, il avait notamment fait les beaux soirs du Tintamarre avec "Phèdre à repasser" et "Le cave habite au rez-de-chaussée" puis accompagné Smaïn au piano. Cette fois, avec "Piano Rigoletto", l'humoriste et musicien Alain Bernard endosse le costume d'un professeur pour un cours très particulier (mis en scène par Pascal Légitimus) sur l'histoire de la musique, de la préhistoire à nos jours.
 En 1h15, jonglant avec virtuosité entre piano et casio, (avec boîte à rythmes intégrée), ce trublion se fend d'un cours magistral sur la chanson de geste, Chopin, Bob Marley, les artistes Rive Gauche, les castrats, les affres du musicien de piano-bar ou de l'animateur de baloche, les génériques de pubs et de séries télé...Entre deux citations de Nicoletta et même de Nietzsche, Alain Bernard enchaîne, sans temps morts, caricatures et délires devant un auditoire conquis par cette approche pas franchement académique de l'histoire de la musique. Un spectacle hilarant qui se termine par une jolie note de tendresse lorsqu'il interprète "La valise", une chanson composée par son papa, pour Bourvil.
Annie Grandjanin

Théâtre des Déchargeurs, salle Vicky Messica, 3, rue des Déchargeurs 75001 Paris. Tél.:01.42.36.00.50. Du mardi au sam. à 21h30, jusqu'au 31 janvier. Prolongations du 6 au 23 mars, du mar. au sam. à 19h30.  

Fantasque et talentueuse Chloé Lacan

Remarquée au festival « Alors Chante » à Montauban, aux « Muzik’Elles » de Meaux et récemment au Théâtre de la Pépinière, Chloé Lacan est loin d’être une débutante. Son registre est en effet aussi étendu que le soufflet de son accordéon ! Comédienne au sein de diverses compagnies théâtrales, elle intègre ensuite le fameux quintet « Crevette d’Acier » puis le groupe des « Femmes à Bretelles ». Au passage, elle planche  sur la mise en scène et la composition des « Contes Musicaux » de Frédéric Naud…
 Sur scène, elle déboule l’accordéon en bandoulière, vêtue d’une petite robe noire et de bottes façon cow-girl. Et flingue avec un humour dévastateur tout ce qui bride l’épanouissement des filles de sa génération : la culpabilité du célibat, du manque d’enfant, les publicités vivantes pour le botox...Volubile et frondeuse, dotée d’un timbre impressionnant et d'un sacré sens de l'auto-dérision,  elle se console en vantant, la mine gourmande, les « Plaisirs Solitaires », les bienfaits de la paresse,  tout en offrant des relectures déjantées d’« I will survive » et du « Fais-moi mal Johnny » de Boris Vian. Sans oublier une berceuse à ne pas fredonner au-dessus de tous les berceaux car, avec elle, Blanche-Neige picole et les princes charmants ne rêvent pas de jeunes filles en fleurs mais plutôt de garçons ! Entre jazz, lyrique, variété et mélopées tziganes, l'émouvante et extravagante Chloé Lacan est une artiste avec laquelle il faut désormais compter.
Annie Grandjanin

En tournée dans toute la France. En février: Centre Culturel Le Sémaphore de Tréberden (le 2), Espace Daniel Sorano de Vincennes,(le 8), à la Vallette du Var(le 9), MJC de la Celle Saint-Cloud (le23)...